Depuis l’apparition de la cryptomonnaie et de la blockchain, la nouvelle génération d’internet a déjà pointé le bout de son nez. Il s’agit de la web3, ou communément appelée 3.0, une nouvelle forme d’internet qui va révolutionner l’univers du world wide web.
Cette transition technologique se positionne comme une continuité du web2 mais en offrant à l’utilisateur la possibilité de contrôler les contenus qu’il partage et de tirer profit des systèmes de blockchains mis en place. Considérée comme la 4ème révolution industrielle et une des inventions numériques les plus puissantes, internet a connu, au fil de ces dernières décennies un développement fulgurant. Pour mieux appréhender les enjeux de l’internet du futur, quelques notions de base sont à définir. Que-ce que le web 3.0 et qu’adviendrait-il du futur d’internet ?
Décryptage : qu’est-ce que le web 3.0 ?
Web3, web 3.0 ou encore web sémantique, est un nouveau modèle d’internet basé sur la décentralisation. Reposant sur l’intelligence artificielle et les blockchains, ceux-ci permettent à chaque internaute de reprendre le contrôle sur le contenu qu’il partage (éviter les censures injustes). En effet, le web3 souhaite redonner le pouvoir aux utilisateurs sur les informations qu’ils diffusent. Bien que le concept soit encore en cours de développement, le web3 a déjà fait couler beaucoup d’encre et son expansion permettra de sécuriser les informations moyennant les blockchains comme tiers de confiance.
La genèse d’un web décentralisé et 100% sécurisé émanait d’une prise de conscience collective de la part des internautes et d’autres acteurs du numérique concernant la collecte de données. « Si c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit », une réflexion qui met en exergue l’abus des grandes multinationales du numérique (Facebook, Google, Amazon etc.) sur la collecte des données personnelles. On sait aujourd’hui que cette collecte engendre une somme d’argent astronomique pour les géants du net.
Un des principaux avantages du web 3 est d’abord la mise en place de plateformes qui n’exigent aucune permission extérieure (entreprise, banque, gouvernement, etc.) pour s’y connecter. Les internautes peuvent, pour la première fois, posséder leurs données personnelles grâce à leur identité numérique sur la blockchain. Tous les partis d’une plateforme peuvent, avec le web3, détenir une partie de la valeur de cette plateforme. On parlera alors de tokens et de possession digitale. Enfin, au lieu d’avoir une seule entité, qui a le contrôle sur la plateforme, la gouvernance est réalisée par des DAO (organisation autonome décentralisée). Il s’agit d’une communauté d’internautes qui gèrent, de manière démocratique les blockchains.
Avec ce nouvel internet, l’objectif est de restituer les droits des internautes en leur redonnant le pouvoir sur le contenu qu’ils vont partager ou suivre. Concrètement, le web3 ambitionne de multiplier les intermédiaires au lieu de permettre aux entreprises comme Facebook de détenir les données de ses utilisateurs.
Pour vous donner un ordre d’idée : si aujourd’hui vous vous connectez sur un de vos réseaux sociaux habituels et vous « likez » un produit, une vidéo ou une photo, votre activité est directement collectée par les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et ce dans l’objectif de rediriger les publicités qui correspondent à vos centres d’intérêts. Il s’agit d’une manière de cibler leurs annonces et donc de générer de l’argent « sur votre dos ». Avec le web3, vous êtes le seul et unique propriétaire de vos données. La décentralisation de vos informations vous permettra de les partager sans prendre le risque qu’une tierce entité y accède et se les approprie. Grâce au web 3.0, vous n’êtes plus un simple produit mais plutôt acteur actif de la plateforme.
La genèse d’internet
Afin de mieux comprendre les enjeux et les objectifs de la nouvelle génération du web, un rebond dans le temps est nécessaire pour situer les prémices d’internet.
Le web1 ou le web statique
Tout a débuté avec l’internet 1.0, également appelé web passif. Inventé par l’informaticien britannique Tim Berners-Lee vers la fin des années 80, celui-ci avait pour but de fournir à l’internaute lambda un accès (à sens unique) à l’information. Cette première génération d’internet ne donnait donc pas la possibilité à l’utilisateur de communiquer, d’interagir ou de partager de la donnée. Pour accéder à une plateforme de news, par exemple, il fallait saisir l’URL exacte du site. Principalement consultatif, le web statique a adapté le contenu réel pour le virtuel. Il s’agit donc d’une simple duplication de contenu.
Le web2 : un cadeau empoisonné
Une quinzaine d’années après la parution de l’internet statique, le web tel qu’on le connaît aujourd’hui voit le jour. Il s’agit d’un internet plus participatif, notamment avec l’émersion des nouveaux réseaux sociaux (Myspace, Facebook), des blogs et des messageries instantanées. Ces nouvelles plateformes ont permis l’interaction des uns avec les autres.
Avec la montée exponentielle du nombre d’utilisateurs et la possibilité d’interaction et de création de contenu entre les internautes, de nouveaux besoins ont émergé. Le monde de l’influence est né et l’ère de la publicité en ligne a été un acteur majeur dans la rémunération des requins du net. L’internaute n’est donc plus réduit à un rôle de récepteur, il devient alors un créateur de contenu mais aussi un consommateur.
L’impact de la décentralisation
Le web 2.0 a été une véritable révolution numérique et a permis à des centaines de milliers d’utilisateurs de braver les distances et de partager du contenu en temps réel avec d’autres utilisateurs. En l’occurrence, le souci avec ce web d’aujourd’hui est qu’il se base principalement sur la centralisation. Ce concept agit comme un intermédiaire entre l’utilisateur et internet. Concrètement, les GAFAM s’alimentent principalement du contenu des internautes. À cela s’ajoute le marketing digital avec les publicités imposées sur tous les fils d’actualités et les sites consultés (pop-ups, vidéos). Il s’agit donc du nouveau business model des grosses entreprises comme Google ou Facebook qui génèrent énormément de profit grâce au contenu publié par vous et moi.
En résumé, il s’agit d’un enrichissement à sens unique destiné aux investisseurs de la plateforme. Cette méthode a soulevé de nombreux questionnements d’ordre éthique sur les pratiques de ces firmes qui continuent de s’enrichir sans aucune contrepartie. Le web3 se positionne donc comme une solution décentralisée ou tout le monde aura « sa part du gâteau » grâce aux tokens.
Investir dans le web 3.0 : et les NFT dans tout ça ?
Les jetons non fongibles représentent la certification d’authenticité d’un objet, d’un bien ou d’une création unique. Un actif non fongible est donc un actif inchangeable et irremplaçable. Il peut s’agir d’une œuvre d’art, d’une musique, d’une vidéo ou d’un projet d’invention. Face à la duplication massive de contenu sur internet, les jetons non fongibles deviennent alors la propriété d’une seule et unique personne. Il s’agit d’un moyen de soutenir des créateurs à travers les blockchains (système de transaction financière numérique). Il existe plusieurs plateformes qui proposent la vente de NFT avec la crypto-monnaie comme moyen de paiement.
D’un autre côté, il est aujourd’hui possible d’investir dans les solutions décentralisées notamment dans le stockage avec des applications comme Akash, StackOS ou encore Aleph.
Web3 : réalité ou utopie ?
Avec le Web3, nous assisterons à une réelle révolution numérique. Bien que le projet soit encore vague, la machine de l’internet du futur est déjà en marche avec des milliers d’utilisateurs disposant d’adresses Ethereum. Cette révolution technologique pourrait tout changer de l’internet que l’on connaît aujourd’hui et les plus grandes firmes qui profitent de nos datas pourraient laisser la place à d’autres plateformes décentralisées et DApps. Il est donc possible que Facebook devienne dans quelques années complètement obsolète, et ce malgré les efforts déployés dans le Metavers. On pourrait alors assister à un nouveau modèle d’identité numérique et profiter d’un internet plus équitable et plus sécurisé.
Mais il est nécessaire de se poser la question si la société d’aujourd’hui est prête pour une telle transition, et si nous avons les moyens et procédés technologiques nécessaires pour y aboutir à plus grande échelle.